interview Beyond the Styx
février 2014
Je ne les connaissais pas, les Beyond the Styx. Alors, j'ai fait comme il se doit dans ce cas : j'ai visité leur page facebook, leur site, bandcamp, youtube... Jusqu'à plus soif, parce que, putain, ils sont bons ! Comment ai-je fait pour passer à côté d'un groupe comme ça ?

Metalcore pour les uns, deathcore pour les autres, BtS s'autodéfinit comme "une sorte de chimère musicale : alternative ghost hardcore". Ah oui, ça leur va bien ça, tiens. D'autant que sur scène, les 5 de Tours semblent effectivement possédés. C'est dense et intense, ils vivent le truc et nous aussi, on est contaminés.

Après leur excellente, mais - selon moi - bien trop courte prestation au Zinc, je retrouve Adrien (batterie) et Émile (chant), au calme sous la voûte, pour un moment d'échanges sans gêne ni langue de bois.
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Kirseth : Alors, votre ressenti sur le set de ce soir, à chaud ?
Beyond the Styx : Cool ! Sympa de voir des têtes qui bougent. On avait l'impression d'être attendus.

K : Comment en êtes-vous venus au métal ?
BtS : C'est venu avec ce qu'on écoutait étant plus jeunes, à savoir : Offspring, Nirvana, Korn, Watcha... On voulait de nouvelles émotions, une musique pas radiophonique.

K : Est-ce la formation originelle ? Et si non, qu'a apporté le nouveau line-up ?
BtS : Non, effectivement, il y a eu des départs, pour raisons personnelles dans un cas et pour divergences dans l'autre. Du coup, un nouveau guitariste et un nouveau bassiste. Ça nous a apporté de nouvelles influences assez deathcore en ce qui concerne la guitare, beaucoup de rigueur aussi. La basse a crée un autre son, et une autre harmonie basse/batterie. Tout ça a un rendu plus métal, moins hardore.

K : Je constate après presque 15 ans de vie en Île-de-France que la province n'a rien à envier à Paname concernant le métal. Proportionnellement, on peut même dire qu'il y a une émulation bien plus grande pour ce style de musique hors capitale. Avez-vous une explication à ça ?
BtS : Ah bah à Paris, c'est différent, il y a des gros moyens, les agences de com' sont quasi-incontournables. Mais faut savoir que pour se produire sur Paris, faut payer. [grosse moue] Alors oui, du coup, vu les moyens mis en oeuvre, le son est carrément à la hauteur, mais l'image est exacerbée par rapport à la musique, ça fait un décalage. L'intérêt narcissique est prioritaire en Île-de-France. En province, c'est plus simple : le public est réellement intéressé, moins dans la consommation de masse, il y a une échelle plus humaine des concerts. Les gens ne se déplacent pas juste pour voir.

K : Comment, en 2014, les groupes de musiques extrêmes se font-ils connaître ? Les différents supports média sont-ils une réelle aide promotionnelle, ou est-ce la bonne vieille recette du live qui fonctionne finalement le mieux ?
BtS : Sans com', un live ne vaut rien ! Ce qui marche bien, c'est de faire des concerts avec des groupes locaux, déjà connus dans le coin et donc attendus. Bien entendu, les réseaux sociaux sont une grande aide, mais avant tout, il faut beaucoup de travail en amont. Nous nous devons d'être présents et très disponibles pour nous faire connaître. Par exemple, on répond toujours à tous nos fans, à toutes leurs questions avant des live.

K : Justement, en parlant de live, des tournées de prévues ?
BtS : Eh bien Poitiers était notre dernière date, parce qu'après, on file au studio. Un nouvel album sortira fin 2014/début 2015, mais on peut vraiment pas t'en dire plus, parce que ce n'est pas que de notre ressort.

K : Et quand vous vous produisez en live, préférez-vous un set tout seul (ou a deux groupes, comme ce soir)... ou bien carrément un festival ?
BtS : [en choeur] PAS TOUT SEUL !!!

K : Le Mfest, je suppose que vu que vous êtes de Tours, vous connaissez ?
BtS : Oui, bien sûr. (ndlr : Émile participe à l'organisation) On a même participé à deux tremplins, mais c'est pas allé plus loin. Il y a pas mal de copinage malheureusement et puis, une certaine discrimination des coreux, puisque le Mfest se veut à dominance death/black. Et à Tours, la scène métal présente un réel clivage entre le hardcore et le black. Les gens ne se mélangent pas, c'est une gueguerre un peu puérile.

K : Votre avis et votre vision du Hellfest ?
BtS : On trouve que c'est devenu une pompe à fric, tout est très cher, du pass à la nourriture. C'est vraiment dommage. En plus, pour ce qui est de la prog, ça fait quand même un peu maison de retraite ! [gros rires] Alors oui, l'ambiance est super, rien à dire de ce côté-là ! Le Hellfest a le mérite d'exister, ça ne fait aucun doute, mais il ne correspond plus à nos attentes... en fait, on préférait le Fury Fest !

K : Il y a un concours de jeunes talents qui pourront se produire au Metal Corner au Hellfest, et qui auront leur place au Fest édition 2015. En avez-vous entendu parler ?
BtS : Oui et c'est bien ça, mais honnêtement, il faudrait qu'il soit ailleurs, intégré au site même, pas juste sur le camping ! Pour valoriser encore plus la musique des groupes qui débutent.

K : Et alors, le Hellfest Cult, vous connaissiez ?
(ndlr : je leur avais juste fait un rapide topo en me présentant avant l'interview)
Émile : Absolument pas au courant !
Adrien : Oui j'étais au courant. C'est cool, ça crée une proximité. La démarche est vraiment sympa !
K : Pour finir, un p'tit mot pour les cultistes ?
BtS : Bonne continuation tous ! Le métal est une musique de passionnés, donc vous l'êtes sûrement aussi ! Restez ouverts !

Émile | crédit photo : Marine Brun