interview Dwail
octobre 2014
Au pays du métal, Dwail est un ovni. Pas besoin d'être ufologue d'ailleurs pour s'en rendre compte, dès la 1ère écoute de leur dernier album, The human concern.
Influx, le 1er titre, donne clairement le ton de la différence. En fait, tous les morceaux de cet album, quand j'y songe. On y ressent les diverses influences, sans pour autant qu'ils ne se les approprient ou ressurgissent. C'est bien ce qui fait leur différence, créant ainsi ce style propre aux quatre toulousains. Et étrangement, ça glisse tout seul, tout se fait à bon escient.
Dwail c'est du hardcore,... mais pas que !
C'est punchy comme du hardcore au niveau des breaks, rythmé comme du rock, agité comme du punk. Ils vous feraient headbanger un tétraplégique, ces gars-là ; même en reprenant Helter skelter, des Beatles.
Yannock, au chant, est sauvagement habité. Pour vous faire une idée, c'est un peu comme si Poun avait mangé Brian Setzer sous coke. Vous voyez quoi ? La basse de Matéo se taille la part belle, toute en ondulations. À la guitare, Julian enchaîne distorsions et riffs furieux. Quant à Léa,... ahhh, Léa. Moi qui ne regarde pratiquement pas les batteurs (sorry, les mecs, vous êtes trop planqués au fond, c'est chiant), je ne l'ai pas quitté des yeux, fascinée par sa capacité à donner l'impression que la batterie, c'est trop facile. Et en plus, elle est belle et son maquillage ne coule (presque) pas. Impressionnante.
Un concert de Dwail, ça m'a rappelé les bonnes années de concerts punks, psycho, et autres joyeusetés alternatives. Banane Metallik, Molodoï, Meteors, et j'en passe. J'ai perdu 25 ans en une heure, mieux que l'acide hyaluronique, tiens !
S'ils donnent tout pendant leur set, c'est uniquement dans le but de partager ces moments avec le public. Et à l'instar de leur performance, c'est une bande super conviviale que j'ai pu rencontrer après le concert.
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Kirseth : Bonsoir les Dwail ! Pour entrer tout de suite dans le vif du sujet, on débriefe le set de ce soir ensemble ? Vos impressions ?
Dwail : Chaud et humide ! Une bonne ambiance, très énergique, et une belle alchimie avec le public.

K : Votre petite bio sur facebook est très complète, mais j'aimerais creuser un peu plus et savoir comment vous vous êtes rencontrés. Comment et quand Dwail est né ?
D : Ouh, ça part de loin ! Au départ, il y avait les potes de lycée, avec le groupe Spade. En fait, il y a eu beaucoup de différents line-ups. Et puis en 2006, arrivée de Matéo, sortie du 1er EP. Et ensuite, en 2009, Yannock nous a rejoint, et on a sorti un album, Helter Skelter. En 2011, on s'est stabilisé en quelque sorte, puisque Léa est devenue batteuse au sein du groupe à ce moment-là. On a fait un album, une tournée. On a tenu l'objectif comme ça de faire un album ou EP par an, pour finalement fusionner les deux derniers en 2014 sous forme de notre dernier album, The human concern. On est parti d'une vie de groupe assez chaotique au départ pour devenir plus stable par la suite.

K : Vous vous auto-définissez comme un groupe de "core'n'roll", comment en êtes vous arrivés à ce style-là ?
D : Quand le line-up s'est figé en 2011, s'est retrouvé à avoir tous des influences très diverses. On a testé des trucs, punk, rock, hardcore, métal, même jazz. En est ressorti ce style, et c'est un véritable état d'esprit ! Du punk on a gardé le côté festif, marrant. On a décidé de faire danser les gens, de créer une réelle interactivité. On veut rendre floue la limite entre le public et nous. Ce soir au Zinc, ça s'y prêtait carrément ! Et ça devient un défi quand il y a une scène, une estrade.

K : Et quelles sont, ou ont été, vos influences majeures ?
D : Rage against the machine, Pantera, Gojira, Cancer bats, Converge, Manimal Psykup, London Grammar. (si si, ndlr)

K : Parlons lives et tournées ! C'est la 2ème date ce soir à Poitiers après un démarrage à Bordeaux. Ça va bien pour l'instant ?
D : Un super accueil, c'est le moins qu'on puisse dire ! Pour le moment, rien à dire. On est là pour défendre nos nouveaux morceaux.
K : Question con : pourquoi il n'y a pas de concert sur Toulouse ? (ville dont Dwail est originaire, ndlr)
D : Si ! Elle arrive plus tard : le 8 novembre. Il y a une grosse scène à Toulouse, beaucoup, beaucoup de concerts. Donc on préfère faire un truc plus exclusif, pas enchaîné dans une tournée et perdu au milieu d'autres événements.

K : Votre projet du Partybus a eu un joli petit succès, un vrai plan de com' sur pneus et visiblement aussi, de bonnes grosses poilades. Qu'en avez-vous retiré ? Vous vous voyez le faire encore ?
D : C'est effectivement la meilleure vitrine de notre état d'esprit ! Et encore, t'as pas tout vu dans la vidéo ! Ça fédère le public, ils viennent sans forcément nous connaître : des gens curieux, simplement attirés par le principe. Les gens s'ennuient dans leur quotidien, donc en leur proposant un truc absurde, ça marche ! On arrive du coup à leur faire créer de vrais liens, non virtuels.

K : Des projets pour les mois à venir, mise à part la tournée ?
D : Principalement : tourner et s'amuser !
On veut mettre les choses en mouvement, montrer qu'il y a une actu. On a aussi un clip en cours de montage, un second en cours. On aimerait faire une tournée à l'étranger. Et puis composer bien sûr ! Ça, on arrête jamais !


K : Vous ne passerez pas à côté d'une question sur le Hellfest ! Vous y allez en 2015 ? C'est les 10 ans !
D : On y est pas allé l'année dernière, on composait et en était en pré-enregistrement. Mais ça reste un rendez-vous régulier. Klonosphère fait de la com' sur place en plus. On aimerait bien y jouer ! Au Motocultor aussi, d'ailleurs ! En tout cas si on joue au Hellfest, on refait un Partybus

K : Pour finir : où sera Dwail dans 20 ans?
Yannock : Tout nu dans les Pyrénées avec un troupeau de chèvres !

K : Plus beatnik que punk finalement, hein ?
Yannock : Les deux. Crustnik en quelques sortes ! [rires]
Julian : Idéalement, toujours à faire de la musique. En tout cas, j'espère que l'amitié sera toujours là ! [re-rires]

Super bien entourée : Matéo (bass), Léa (batterie), Kirseth (Hellfest Cult), Yannock (chant), Julian (guitare)