interview Ghislaine, asso Dark Vibes
septembre 2014
Après m'être remise de l'édition 2014 du Hellfest et pris une loooongue pause cet été, je réattaque la saison des concerts avec un événement qui me tient particulièrement à coeur : le Dark Vibes Fest.

Et pour ce faire, cette fois, point de live report, point de cris gutturaux, de montées de testostérone et de bides à bière.

En amont, à quelques heures du-dit festival, je suis super contente de me faire ma 1ère nana =] Eh oui, j'ai rendez-vous, à la fraîche d'une terrasse de troquet, avec Ghislaine, présidente de l'asso Dark Vibes, qui va me parler de son bébé.

Véritable événement métal local, le Dark Vibes Fest a lieu, cette année encore, à Iteuil, les vendredi 26 et samedi 27 septembre. Avec une putain d'ambiance et une prog hyper éclectique : du pagan, du black, du death en-veux-tu-en-voilà, du heavy symphonique et même du black pictavian (si, si, ça existe), Ghislaine et sa crew nous promettent une fois de plus du bon son plein les oreilles.
Kirseth : Rentrons directement dans le vif du sujet et parle-moi du Dark Vibes Fest. C'est la 3ème édition, c'est bien ça ?
Ghislaine : C'est bien ça, le 3ème ! On est une asso qui s'est créée en aout 2011, sur la base de quatre potes. Au début, on a commencé par organiser quelques concerts, puis on s'est rendu assez rapidement compte que les autorisations pour des festivs étaient plus simples à obtenir. On a contacté beaucoup de municipalités de la région, et Iteuil a tout de suite été partant pour nous accueillir, et l'est d'ailleurs toujours depuis, dans une très belle salle qui plus est... donc on s'est lancé !
On réfléchit éventuellement pour une plus grosse structure l'année prochaine.


K : La promo se passe bien ? Comment communiques-tu ?
G : Bien, ma foi ! On a un super graphiste, Yohann, qui nous a fait une belle affiche, qui sert de support de comm'. On passe par tous les moyens qui s'offrent à nous pour communiquer : la presse gratuite et payante régionale, affichage dans Poitiers et alentours, tracts dans les bars et sur certains festivs (comme le Helloween Fest), radio locale (une émission sur Radio Pulsar), et bien entendu les réseaux sociaux.

K : Quelles leçons as-tu tiré des deux précédentes éditions ?
G : Que le métalleux est un gros con dégueulasse ?! (rires)
Non, honnêtement, les groupes sont sympa, que ce soit les jeunes, comme ceux qui ont déjà une certaine notoriété.
On a jamais eu de gros couacs, tout simplement parce qu'on est super organisé en amont. On prépare tout, et toute éventualité. Et puis, on a l'expérience des autres festivals, comme spectateurs et comme bénévoles, pour voir ce qui fonctionne ou ce qui est à éviter. Ça aide !


K : Comment en es-tu venue, de simple fan de métal au départ, à porter la communauté de cette manière et avec tant d'investissement ?
G : C'est une passion, ça suffit ! A force de voir des concerts et des festivs, on s'est dit «Tiens, pourquoi on ferait pas ça sur Poitiers ?!».
L'idée est de produire et faire émerger la scène métal locale ; elle compose plus de la moitié de notre affiche. À nous quatre, on fait la prog, je m'occupe de la partie administrative et de la régie, Mathieu, mon mari
[bah ouais les mecs, laissez tomber, elle est casée, ndlr] gère la trésorerie, et Thomas la comm' et la co-régie.

K : Si tu devais faire un top 3 des festivals ?...
G : 1- le Hellfest, bien sûr
2- le Mainsquare d'Arras, très accessible et avec une belle affiche métal
3- le HellOween fest de Saintes
[ndlr : le vendredi 31 octobre, Théâtre Geoffroy Martel 26 rue Geoffroy Martel, 17100 Saintes]

K : Concernant le Hellfest, penses-tu t'y rendre en 2015 ? C'est déjà la 10ème édition ! Quelle est ton opinion sur le prix du pass ? (185 balles)
G : Alors, oui, normalement on y va l'année prochaine, même si c'est carrément trop cher (tout, la bouffe, le trajet, le pass...) L'affiche de la 10ème édition promet sûrement du lourd !

K : Être une femme dans ce milieu, tu le vis comment ?
G : Très très bien ! Le métalleux n'est pas si machiste que ça. Dans la fosse, les mecs sont cools, ils font gaffe quand il y a une nana, et pas trop de tâtage de cul.
Je m'y sens très bien acceptée, en fait plus que dans la vie quotidienne. Je ne suis pas une fine fleur délicate, alors pour les mecs, une fille comme nous c'est un peu comme un pote. C'est un des milieux les plus cools pour une femme finalement je trouve.
[ndlr : je confirme 100% de ces dires]

K : Enfin, si le Dark Vibes Fest devait avoir une devise et un hymne, quels seraient-ils ?
G : En devise, un gros burrrp bien gras, ça pourrait le faire ! (rires)
Non mais plus sérieusement, au risque que ça fasse bateau : «Le métal pour tous ».
On essaye vraiment de représenter tous les genres et sous-genres du métal d'une année sur l'autre. Comme par exemple cette année, un groupe de pagan, Drakwald, pour ne pas se figer dans un style.
De même que nous essayons d'atteindre une large tranche d'âge pour le public, du jeune lycéen hardcore au vieux heavy !
Et comme hymne, je dirais Liebe ist für Alle da, de Rammstein, parce que c'est un groupe qui nous tient vraiment à coeur à tous les quatre, et puis aussi parce que, finalement, le métal, c'est plein d'amour !

Kirseth (Hellfest Cult), Ghislaine (asso dark vibes fest)